Les satellites d’observation de la terre Alsat-1B, Alsat-2B et le nano-satellite Alsat-1N ont bouclé deux ans de vie en orbite, depuis leur lancement le 26 septembre 2016 par le lanceur indien PSLV C-35 à partir du site de Sriharikota à Chennai (Sud -Est de l’Inde).

Le satellite ALSAT-1B
Depuis son lancement, le système Alsat-1B composé du satellite en orbite et son segment sol, a acquis et généré des produits images de bonne qualité pour satisfaire les besoins des utilisateurs nationaux des différents secteurs. En parallèle, Les ingénieurs de l’ASAL du Centre de Développement des Satellite (CDS) d’Oran continuent à exploiter le système Alsat-1B pour assurer un excellent niveau de qualité des images au profit des utilisateurs, notamment sur les plans géométrique et radiométrique et ce, à travers des campagnes de calibration et de validation réalisées sur différentes cibles de références.

Couverture totale du territoire par l’imagerie Alsat-1B

Ainsi, le segment spatial Alsat-1B a acquis depuis son lancement et le début de sa phase d’exploitation, une surface cumulée de 61 852 500 km². Enfin, il est à rappeler qu’Alsat-1B fournis des images avec une fauchée de 140 km, dans les modes panchromatique et multispectrale ayant des résolutions, respectivement de 12 et de 24 m.

Le satellite ALSAT-2B
Le satellite ALSAT-2B termine sa deuxième année en orbite et poursuit sa mission d’observation de la terre dans les meilleures conditions opérationnelles. Depuis son déphasage pour la constitution d’une mini-constellation avec son jumeau ALSAT-2A (lancé en Juillet 2010), le satellite suit avec précision la procédure mise en place par les ingénieurs du CDS pour l’évolution de son heure locale. En effet, cette démarchea permis d’améliorer les conditions d’éclairements des zones couvertes, en passant d’une heure locale de 09h30’ au lancement du satellite, à 10H02’et ce, sans aucune manœuvre de correction sur l’inclinaison de son orbite.

Pour rappel, ALSAT-2B fournis des images à 2,5 m de résolution en mode panchromatique (PAN) et à 10 m en mode multispectral (MS) avec une fauchée de 17,5 km.  Durant ses deux premières années en orbite, il a fourni plus de 39.600 scènes-images PAN et MS. Ceci représente une longueur totale d’Images acquises de plus de 337 336 km, une surface couverte de plus de 5,903 millions de km² et une capacité de plus de 4,62 Téraoctets.

Répartition du nombre de produits images Alsat-2B par continent au 26 septembre 2018

Le satellite ALSAT- 1N
Alsat 1N, premier nanosatellite Algérien réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence Spatiale du Royaume Uni (UKSA), achève en bonne santé sa deuxième année d’exploitation en orbite, ce qui constitue une durée exceptionnelle compte tenu de ses dimensions (3,5 Kg de masse pour 3 dm3 de volume) et le faible cout de sa réalisation. Cette prouesse est le fruit, d’une architecture matérielle et logicielle robuste inspirée de celle de satellites bien plus onéreux d’une part, et aussi d’une bonne maitrise par l’équipe algérienne chargée des opérations en vol d’autre part.

En effet, l’exploitation de ce satellite à vocation de démonstration technologique et de recherche scientifique a nécessité pas moins de 3 950 suivis de passage en temps réel de jour comme de nuit depuis la station sol, sise au CDS (Oran).
Au moyen de 57 518 télécommandes envoyées depuis le centre de contrôle du CDS vers le satellite, il a été possible de télécharger :

  • Plus de 1 600 fichiers de télémétries enregistrées à bord.
  • 1 184 798 données télémétriques en temps réel qui se répartissent entre données de santé, données de charge utile ou de contrôle d’attitude.
  • 160 fichiers d’images dont 12 en pleine résolution.

Les données collectées par Alsat 1N ont été exploitées dans des travaux de recherche et ont fait l’objet de publications scientifiques accessibles en ligne.

Pour rappel, les opérations d’exploitation d’Alsat 1N ont débuté par une phase de mise à poste et de tests en orbite ainsi que la validation opérationnelle de la station sol du CDS. Ceci a permis de s’assurer du bon état de santé de la plateforme du satellite ainsi que de l’opérabilité des trois charges utiles que sont :
1) Film Solaire à couches minces (TFSC),
2) Imageur CMOS de seconde génération (C3D2)
3) Mât télescopique rétractable de 1,5m de long (AstroBoom™).

Au vu de la durée de vie relativement longue du satellite en orbite, toutes les études incluaient un volet d’analyse du vieillissement des modules en vol, ce qui implique une collecte régulière des données durant toute la période opérationnelle du satellite. L’une des dernières opérations réussies de la mission a été la stabilisation du satellite sur ses 3 axes en faisant appel au module de détermination et de contrôle d’attitude (ADCS).

Des opérations de maintenance régulière sont néanmoins nécessaires, afin d’adapter les plans d’exploitation à la dégradation « naturelle » de l’électronique de bord en orbite due aux radiations et variations thermiques extrêmes.

Outre l’exploitation nominale du système spatial, les ingénieurs ASAL ont procédé à un ensemble d’extensions du système de contrôle du satellite au sol, afin d’en améliorer la performance et la fiabilité. Elles concernent, notamment la supervision par la mise en place d’un système d’alerte et de reprise après incident, de contrôle et de prévention des risques climatiques pour la préservation des équipements exposés et enfin l’automatisation des opérations. Le tout permettant, in fine, d’optimiser les durées d’exploitation et minimiser les erreurs tout en préservant les capacités opérationnelles.

Enfin, à ce stade, les objectifs fixés pour la mission suite au protocole d’accord signé entre l’Agence Spatiale Algérienne et l’Agence Spatiale du Royaume Uni (UKSA) en Octobre 2014 ont été atteints. En tous points, cette mission constitue un succès, car elle a permis d’augmenter la maîtrise nationale dans le domaine de réalisation de systèmes spatiaux à coût modéré par l’utilisation des nanosatellites. Ces derniers dont la fiabilité a augmenté de manière significative ces dernières années, pourraient à terme répondre à des applications spécifiques futures dans le cadre du programme spatial national.