Suite aux inondations survenues dans la région d’In Guezzam – Wilaya de Tamanrasset, les 3 et 4 août 2018, l’Agence Spatiale Algérienne a procédé à la programmation d’images des satellites d’observation de la Terre Alsat-1B et Alsat-2. Cette action a été initiée dans l’objectif de permettre l’évaluation de l’étendue spatiale de l’inondation sur un intervalle de temps donné. En effet, en vue de mettre en évidence l’évolution spatio-temporelle de la crue, trois images satellitaires prises à des dates différentes ont été analysées. Il s’agit d’une image satellitaire issue du capteur à moyenne résolution Alsat-1B du 06 août 2018 et de deux images satellitaires à haute résolution Alsat-2 des 07 et 21 août 2018.

Figure 1: Localisation de la zone d’étude et des scènes Alsat-2 et Alsat-1B.

L’exploitation de l’image satellitaire Alsat-1B a permis une délimitation liminaire de la zone d’extension de la crue.

Figure 2: Visualisation de la ville d’In Guezzam inondée, à partir de l’imagerie satellitaire
Alsat-1B du 06 août 2018.

L’analyse des images satellitaires à haute résolution Alsat-2 a permis de fournir des informations plus précises sur les zones inondées à l’échelle des zones urbaines habitées et des principales infrastructures (aéroport, routes,…).

Figure 3: Vue globale de la ville d’In Guezzam inondée à partir de l’imagerie satellitaire Alsat-2 du 07 août 2018 (mode fausses couleurs).

Figure 4: Vue agrandie de la ville d’In Guezzam inondée à partir de l’imagerie satellitaire Alsat-2 (Zone Sud) (mode fausses couleurs).

Figure 5: Vue agrandie de la ville d’In Guezzam inondée à partir de l’imagerie satellitaire Alsat-2 (Zone Sud) (mode fausses couleurs).

Figure 6: Caractérisation de l’inondation (en bleu foncé) sur la ville d’In Guezzam à partir de l’imagerie satellitaire Alsat-2.

Figure 7: Visualisation de la ville d’In Guezzam avant et après l’inondation à partir de l’image satellitaire Alsat-2 (mode fausses couleurs).

Figure 8: Evolution spatio-temporelle de l’inondation sur la ville d’In Guezzam à partir de l’imagerie satellitaire Alsat-2 (mode couleurs naturelles).

Figure 9: Bassin versant d’In Guezzam sur fond topographique au 1 : 200 000ème.

En sus de l’endoréisme qui distingue la région d’In Guezzam, l’hydrologie et la topographie du bassin versant ont fait de l’infrastructure aéroportuaire ainsi que de ses quartiers mitoyens tels Hai Abalag, Hai Bina Rifi et Hai Kounta, les zones les plus touchées par l’inondation, qui restent inondées 72 heures après l’occurrence de l’évènement pluvieux. En effet, le chemin privilégié de l’écoulement est orienté vers l’aéroport d’In Guezzam ainsi que vers la ville. S’ajoute à ces différents facteurs, l’hétérogénéité de la distribution spatiale qui caractérise la crue-éclair.

Par ailleurs, la présence d’eau chargée dans certaines zones inondées est un  indicateur révélant le transport solide par charriage de matériaux accompagnant la crue torrentielle. À la décrue, il est constaté une très faible progression de la coulée de boue vers l’aval du côté nord-ouest de la ville.

Quinze jours après l’inondation, d’infimes traces d’eau subsistent au nord-ouest de la ville ainsi qu’au niveau de l’aéroport, et sont visibles sur l’image satellitaire Alsat-2 du 21 août 2018. Pour la zone urbaine, préalablement affectée par l’onde de crue, la disparition des traces d’eau y est complète.