New York, le 20 octobre 2015

Monsieur le Président,

Ma délégation se réjouit de vous voir présider nos travaux et vous félicite, ainsi que le Secrétariat, pour l’excellente préparation de cette réunion.

C’est également pour moi un grand plaisir de relever la présence, parmi nous aujourd’hui, du Président du COPUOS, M. Azzedine Oussedik, et j’en profite pour le remercier pour sa présentation d’hier du rapport de la 58e session du COPUOS et du projet de Résolution y afférent sur la promotion de la coopération internationale pacifique dans l’espace extra-atmosphérique.

Mes félicitations s’adressent également à Mme Di Pippo, Directrice du Bureau des Nations Unies pour les affaires spatiales et à son équipe.

Monsieur le Président,

L’Algérie a adopté en 2006 son Programme Spatial National « Horizon 2020 » qui constitue un instrument de référence en matière de politique spatiale, et un moyen d’appui au développement durable. Ce Programme vise, notamment, à :

– Développer les capacités industrielles de la nation ;

– Satisfaire les besoins nationaux dans divers domaines ;

– Maitriser les connaissances et le savoir-faire.

Les projets mis en œuvre par l’Algérie dans le domaine spatial s’inscrivent dans la perspective de faire des technologies spatiales un moyen d’accélération pour la réalisation des objectifs de développement socio-économique, tout en favorisant la coopération internationale et régionale dans ce domaine. La mise en œuvre du Programme Spatial National a connu une intensification des activités durant l’année 2015.

Au titre des applications spatiales, plusieurs projets de développement ont été menés en collaboration avec les secteurs concernés, dans différents domaines tels que les risques majeurs, les ressources naturelles et les Systèmes d’Information Géographique (SIG), notamment, l’évaluation des superficies touchées par les feux de forêts, la réalisation d’un SIG dédié au suivi des instruments d’urbanisme et des programmes d’habitat, et la réalisation d’un Atlas algérien du gisement solaire à partir de l’imagerie satellitaire.

Les activités de formation et de recherche continuent de bénéficier d’efforts, y compris la formation de haut niveau dans les domaines des technologies spatiales et leurs applications, menées au niveau de l’Ecole Doctorale des Technologies et Applications Spatiales créée en avril 2007.
Au plan régional, l’Algérie appuie toutes les initiatives en vue de promouvoir la coopération interafricaine dans le domaine des technologies et des applications spatiales au service du développement durable en faveur de l’Afrique.

A ce titre, l’Algérie apporte sa contribution aux différentes actions initiées par le Bureau des Affaires Spatiales visant à développer un cadre scientifique, technique et juridique au niveau de l’Afrique et d’autres régions avec lesquelles ont été conclues différentes actions de coopération.

Dans le cadre de la constellation de satellites d’observation de la terre pour la gestion des ressources Africaines et de l’environnement (ARMC), un projet de plan de développement conjoint des satellites algériens et sud-africains est en cours de finalisation.

Cette constellation contribuera à la connaissance et à la gestion rationnelle des ressources indispensables à la consolidation du processus de développement dans la région et à la lutte contre la pauvreté initiée à travers une couverture en données satellitaires et la fourniture de services à moindre coûts dans des délais très courts.

Par ailleurs, l’Algérie abrite le Bureau d’Appui Régional du Programme des Nations Unies de Prévention et de Gestion des Catastrophes Majeures par l’Outil Spatial (UN-SPIDER), par lequel une assistance est fournie aux pays de la région pour la gestion des catastrophes naturelles.

C’est à ce titre que l’Algérie :

– a réalisé pour le compte de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), la cartographie de l’occupation des sols de trois observatoires situés en Mauritanie, au Sénégal et au Tchad, à partir de l’imagerie satellitaire à haute résolution Alsat-2A ;

– a assuré, au siège de cet Observateur à Tunis, deux sessions de formation en télédétection et SIG, au profit d’ingénieurs issus de pays africains.

Plus récemment, l’Algérie a organisé, du 04 au 06 Octobre 2015, avec l’appui du Bureau des Affaires Spatiales, une Conférence Internationale sur la problématique des changements climatiques et la pertinence de l’outil spatial, à laquelle ont pris part plusieurs pays, notamment africains, ainsi que des représentants des institutions internationales et régionales.

Monsieur le Président,

L’Algérie suit avec grand intérêt les questions examinées au niveau du COPUOS et apporte sa contribution en vue de promouvoir les activités spatiales pacifiques au service du développement durable et du bien être de l’humanité.

Dans ce contexte, la délégation algérienne rappelle l’importance :

  • De définir et de délimiter l’espace extra atmosphérique, eu égard à son étroite corrélation avec l’espace aérien national, la prévention et la gestion d’éventuels conflits en liaison avec les activités spatiales ;
  • De garantir un accès équitable aux positions orbitales, basées sur les principes d’utilisation pacifique et de non appropriation de l’espace extra-atmosphérique. L’objectif étant de mettre un terme au fait accompli inéquitable du « premier arrivé, premier servi » dans l’utilisation de l’orbite géostationnaire des satellites ;
  • De lutter contre le danger de la prolifération des débris spatiaux tout en veillant à ne pas entraver le développement des capacités naissantes dans le domaine spatial des pays en développement. A ce titre, la délégation algérienne se prononce pour une mise en œuvre volontaire des lignes directrices relatives  à la réduction des débris spatiaux établies par le Comité de coordination inter-institutions sur les débris spatiaux ;
  • De mettre en place un cadre réglementaire régissant la commercialisation des données satellitaires à haute résolution pour prévenir une utilisation malveillante qui porterait atteinte aux personnes et aux biens.

En conclusion, je me félicite de la qualité des travaux menés au sein de la 4e Commission sur ce thème

Je vous remercie pour votre attention.