Le satellite algérien d’observation de la terre à haute résolution ALSAT-2A, premier d’une mini constellation de deux satellites, fête aujourd’hui son treizième anniversaire dans l’espace. Mis en orbite par le lanceur indien PSLV-C15 le 12 juillet 2010, pour une durée de vie nominale de cinq (05) ans, le satellite poursuit sa mission de fourniture d’images à haute résolution (2.5 m) depuis son orbite héliosynchrone à 670 km d’altitude et évolue avec un déphasage de 180° derrière son satellite jumeau ALSAT-2B, qui cumule presque sept ans d’activités (lancement le 26 septembre 2016).
Depuis le dernier trimestre de l’année 2022, la forte dérive de l’heure locale solaire d’ALSAT-2A (07h41 en début juillet 2023), non corrigée par manque d’ergol pour la correction de l’inclinaison (corrections très gourmandes en consommation d’ergol) a impacté fortement la mission du satellite. En effet, le satellite a souvent activé les surveillances de son système de contrôle d’attitude lors des transitions jour/nuit. Ce phénomène a été observé durant les saisons d’hiver et du printemps. Avec de telle dérive de l’heure locale, les prises d’images seront effectuées avec des conditions d’éclairements moins bonnes que la nominale, notamment sur les hautes latitudes pendant les saisons d’automne et l’hiver d’où la nécessité de mener fréquemment des campagnes de calibration radiométrique pour la correction radiométrique des images.
Aujourd’hui, les ingénieurs en charge du contrôle d’attitude, d’orbitographie et d’opération du satellite travaillent sur une nouvelle démarche de maintien du satellite en conditions opérationnelles visant à étendre la durée de vie du satellite de plusieurs mois supplémentaires. Cette démarche consiste à mettre en place de nouveaux seuils de surveillance du satellite et optimiser l’angle de rotation du satellite lors des transitions jour/nuit afin d’éviter l’éblouissement du senseur stellaire du satellite par la terre.
Il faut souligner qu’après presque trois fois sa durée de vie nominale, le système spatial ALSAT-2A est encore opérationnel, grâce à la robustesse et à la performance de ses sous-systèmes d’une part, et aussi grâce à la gestion optimale prise en charge par les ingénieurs du CDS, qui ont su, depuis 2010, gérer, suivre et entretenir la vie en orbite du satellite, d’autre part.
Après 13 années d’opérations et à travers un suivi permanent des performances de la charge utile du satellite et de la qualité image, les données ALSAT-2A sont exploitées dans des projets d’envergure nationale répartis sur tout le territoire national au profit des différents secteurs économiques nationaux.